Procès des projets d’Orano Malvési au Tribunal de Marseille

Un procès est prévu ce vendredi 7 octobre au tribunal administratif de Marseille. Le rapporteur public s’est montré défavorable à l’autorisation préfectorale de l’installation de traitement des déchets nitratés (TDN) situés dans les bassins autour de l’usine, selon l’Indépendant d’hier jeudi 6 octobre (lien).

Jamais simple de s’attaquer à l’industrie nucléaire, et sur tous les plans : informationnel, juridiques ou simplement de manifestation publique. Notre usine ORANO Malvési de Narbonne porte plusieurs projets de création de nouveaux ateliers, dont les incidences potentiellement néfastes pour l’environnement et/ou la santé publique sont patents.

L’association Transparence des Carneaux de la Narbonnaise (TCNA) a contesté devant le tribunal administratif les arrêtés préfectoraux des 8 novembre 2017 et 22 mai 2018 autorisant la réalisation du projet TDN (similaire à une incinération des déchets nitratés et radioactifs) et du projet NVH (production d’oxydes d’uranium) :

  • Suite à l’alerte lancée par l’association Rubresus, le projet TDN a suscité une forte mobilisation au vu des risques qu’il faisait courir à la population par ses rejets atmosphériques. Le caractère expérimental de TDN a été dénoncé, rien n’indique qu’il va être efficient et sans danger.
  • Le projet NVH est entouré de la plus grande discrétion : pas d’enquête publique, pas d’étude d’impact absence de communication fiable sur la provenance des matières premières et de la destination de la future production.

Le tribunal administratif de Montpellier a rejeté la requête, suivant les dires de l’industriel Orano. Aucun argument avancé n’a trouvé grâce auprès du tribunal. Étude d’impact insuffisante ? Absolument pas, bien qu’il soit démontré que les fumées que va rejeter le futur « incinérateur » soient particulièrement délétère ; et que dire de NVH qui n’en a même pas eu.

En outre, le fait que l’arrêté préfectoral fasse référence aux dires d’un tiers expert pose problème : arrêtons-nous sur cet « expert », chimiste de formation et de profession. Il a travaillé pour un actionnaire de l’usinece qui constitue un conflit d’intérêt. Son caractère d’expert a été mis en doute, à la suite de ses déclarations climato-septiques mais certains prétendent que cela n’aurait rien à voir avec ses supposées qualités. Et enfin, dans son rapport, il a soutenu mordicus que le procédé qui va être implanté à Malvezy (THOR) est en service aux USA et qu’il fonctionne parfaitement.

Entre temps, TCNA a mis la main sur un rapport des services du congrès des USA qui fait le point sur ce fameux procédé. Il a coûté 1 milliard de dollars et n’a jamais fonctionné ! Objection, il ne traite pas les mêmes effluents qu’à Malvezy. Peu importe, son architecture industrielle est la même.

C’est sur cette base que TCNA a relevé appel. Le tribunal administratif de Marseille a reporté l’audience pour se donner le temps d’étudier les nouveaux éléments présentés. La logique la plus formelle voudrait que le tribunal reconnaisse le bien fondé de la requête et le sérieux des éléments présentés. Mais voilà, nous sommes dans le monde du nucléaire. Les fondements physiques de son fonctionnement sont en grande partie expliqués par la physique quantique. Domaine ou un chat (celui de M Schrödinger) peut à la fois être mort et vivant. Espérons que le tribunal de Marseille ne tombera pas dans ce genre de travers et reconnaîtra tout simplement la faute du préfet de l’Aude qui en accordant ces autorisations a été trompé par les industriels et ses experts.

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