Malvési : de multiples incidents et accidents

Le mardi , un choc se produit entre deux containers placés sur un wagon plate-forme sortant de la gare de Narbonne en direction de Malvési. De la poudre d’uranate de magnésium s’est répandue sur près de 4 kilomètres de voie ferrée. Une équipe de spécialistes venus de Marcoule a inspecté la voie pendant 24 heures.

Le mercredi 12 février 1975, à la suite d’une collision avec un autre véhicule, un camion renverse deux fûts d’uranium (uranate de soude) qui s’éventrent sur la route nationale 113 entre Béziers et Montblanc. Bon nombre de véhicules ont ensuite étalé ce produit sur la chaussée. Ce même jour, la chaussée a été décaissée, le goudron récupéré et envoyé par camions à Malvési, où des automobilistes qui avaient été informés par les radios venaient pour faire décontaminer leur véhicule.

Le mercredi 28 février 1979, une explosion souffle le haut du bâtiment de la fluoration, en raison d’une détonation d’hydrogène dans un ventilateur du circuit des vents gazeux.

De 1990 à 1998 : apports d’azote chroniques ou accidentels.  La Comurhex est condamnée en 2007 à  payer 239 371 € de dommages-intérêts.

Le 10 mars 2001, trois wagons à destination de Malvési, remplis de 100 tonnes d’acide fluorhydrique,  déraillent en gare de Narbonne à la suite de l’effondrement de la voie. Leur relevage, qui durera plus d’un mois et demi, nécessite l’évacuation partielle de la population.

Le 20 mars 2004, la rupture sur 180 mètres d’une digue des deux plus anciens bassins B1 et B2 relâche environ 30 000 m3 de résidus radioactifs sur près de 12 hectares. Des boues sont déversées jusque au pied de l’oppidum de Montlaurès, devant le jardin d’une famille narbonnaise qui envoie des échantillons pour analyse à la CRIIRAD. Ce laboratoire indépendant y découvre non seulement de l’uranium et du radium mais aussi des radio-isotopes artificiels transuraniens (américium, plutonium-241, …), raison pour laquelle ces deux bassins seront classés Installation Nucléaire de Base (INB) en 2015.

carte bassinsPhotos accident 2004

Les 28 et 29 janvier 2006, des inondations consécutives à de fortes pluies dispersent des eaux hautement chargées en nitrates sur le site et dans le canal de Tauran. La plaine de la Livière est inondée, environ 50 000 m3 d’eaux pluviales surversent sur la zone lagunaire. L’usine est mise à l’arrêt.

Le dimanche 5 mars 2006,  des vents violents soufflant sur les bassins entrainent un débordement des bassins de lagunage vers le canal de Tauran. L’exploitant annonce l’avoir maîtrisé dans la journée. La production redémarrera plus de 3 semaines plus tard, le 29 mars, après la construction d’un nouveau bassin B11.

Le 20 juin 2006, une fuite de 350 m3 de liquides radioactifs contamine le site Comurhex et les voies ferrées limitrophes. Les conséquences n’auraient été détectées qu’un mois plus tard, et l’incident n’a été déclaré que le 19 juillet 2006.

En juillet 2007, une trentaine de kilogrammes de matière radioactive se répand lors du déchargement d’un fût d’uranium percé.

barrils radioactifsLes 23 et 24 août 2009, l’usine déverse fluor et ammonium, contaminant les eaux du canal de Tauran, de la Robine jusqu’à l’étang de Bages-Sijean et Port-la-Nouvelle, tuant les poissons et interdisant l’arrosage agricole.

En décembre 2011, Comurhex, filiale d’Areva, est condamnée à 60 000 euros d’amende pour pollution des eaux.

En septembre 2015, Comurhex est à nouveau condamnée à 7 000 euros d’amende pour l’absence de prévention des pollutions dans l’air, l’eau et les sols.

Le 19 septembre 2018, un fût  de 200 Litres explose puis prend feu. D’après l’exploitant, ce fût contenait des oxydes d’uranium qualifiés de « matières uranifères recyclables » (MUR), stockées à Malvési depuis 1989 . Trois salariés de l’usine sont blessés : les 2 opérateurs présents au moment de l’explosion sont transportés à l’hôpital, ainsi que l’agent de sécurité incendie (source : BARPI).

Malvesi

Le 5 juillet 2023, deux hélicoptères bombardier d’eau prélèvent chacun un mètre-cube d’effluents chimiques radioactifs dans les bassins de l’usine de Malvési pour éteindre un incendie sur la commune voisine de Montredon-des-Corbières. Un équipage des pompiers et l’environnement a été impacté par le largage. Des analyses environnementales sont effectuées par l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) et des contrôles sur les pompiers effectués sur le site nucléaire de Marcoule dans le Gard. Aucun rapport ne détaille les mesures effectuées, ni aucune déclaration d’incident n’est publiée sur le site de l’Autorité de Sûreté Nucléaire.

Ces accidents n’ont parfois été révélés que bien après leur survenue.

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